
Sur la photo, le sénateur Patrice Dumont est accompagné de Jean Jonas Saint Juste, maire adjoint de la mairie de la Croix des-bouquets, des architectes Daniel Élie et Philippe Châtelain
Le projet de construction du nouveau stade, avance lentement
Patrice Dumont, l’un des responsables de la fondation « Toup pou yo » a donné des nouvelles du projet de la construction du nouveau stade lancé en 2019. Lors d’un entretien accordé au média en ligne Totalmix radio le sénateur a énoncé le financement du projet qui s’annonce d’ores et déjà compliqué.
Par Vladimir Jean
« Le projet n’est pas uniquement de construire un stade qui répond aux normes pour accueillir de matchs internationaux. Ce n’est pas non plus pour accueillir des matchs nationaux. Il s’inscrit de préférence dans le cadre d’un développement urbain. Le projet doit être accompagné de constructions modernes et de l’élargissement des rues. Le stade doit être aussi un centre d’hébergement en cas de catastrophes naturelles », a fait remarquer le sénateur Patrice Dumont.
Le budget du projet est estimé à plus 100 millions dollars
Le coût de la construction d’un stade moderne est très élevé, notamment pour un pays pauvre comme Haïti. Un stade pour plus de 40 000 spectateurs, tel est l’objectif de l’ancien journaliste Patrice Dumont et ses collaborateurs. » Dans un premier temps, Moun Studio, qui est notre firme de construction avait évalué le budget à 100 millions de dollars, mais dans un second temps, la firme l’a évalué à 100 millions de dollars et plus. Nous voulons créer un jardin autour du stade », a renchéri le professeur Patrice Dumont.
« L’idée du projet est un document de 45 pages. Un documentaire qui sera diffusé pour présenter le projet. Ce document a coûté 16 mille dollars, montant qui a été payé en deux tranches. On a payé à Moun Studio 11 mille dollars dans le premier versement et 5 mille dollars dans le second. Ce document n’est pas encore le plan du stade ». Le sénateur a ajouté que : » la firme Moun Studio, de l’architecte Daniel Élie qui aura la lourde responsabilité de réparer la citadelle La Ferrière, ne sera pas retenue pour la construction finale. On fera appel à d’autres firmes ».
Sources de financements
La population haïtienne et les membres du projet, sont les principales sources de financements. La participation financière de l’État haïtien vient en deuxième position. Le sénateur a lui même, avoué qu’il a toujours alloué 50 mille gourdes chaque mois pour le projet. » Sans la participation du pays, ce projet ne peut avoir lieu. Il y a environ 7 millions d’haïtiens en Haïti, si 5 millions de personnes épargneraient 3 mille gourdes sur 3 mois, on aurait récolté 15 milliards de gourdes équivalent à 140 millions de dollars », a détaillé l’actuel président de la commission de jeunesse et sport au sénat de la République.
Lancé en 2019, le projet n’a pas encore atteint les chiffres escomptés deux ans après. À l’heure actuelle, la fondation Toup pou yo n’a que 2 millions de gourdes dans sa caisse. » Il est difficile pour nous de collecter les moyens vue les problèmes auxquels le pays fait face. Pendant la catastrophe qui a ravagé le grand Sud le 14 août 2021, la fondation avait apporté son aide aux gens en difficultés avec les moyens qu’on avait dans la caisse. On a pas encore dépassé le montant de 2 millions de gourdes », a expliqué l’ancien entraîneur de football.
L’insécurité, un obstacle majeur pour le projet
Plongé dans l’insécurité depuis plusieurs mois, le pays n’a toujours pas trouvé la bonne formule pour se débarrasser de ce problème majeur. Considérée comme une zone de non droit, la commune de la Croix des-bouquets est selon les initiateurs, la zone stratégique pour accueillir un projet d’envergure comme celui de la construction d’un stade.
« Dans l’état actuel des choses, il est impossible de réaliser le projet dans la commune de la Croix-des-bouquets », a avancé le sénateur qui compare la situation de la ville comme un labyrinthe. Malgré le tableau dramatique que présente la commune, Patrice Dumont et ses collaborateurs ne comptent pas changer d’avis. » Bien évidemment, la situation changera un jour ou l’autre. On a écrit au ministère des Finances pour mettre un terrain de la commune à notre disposition. C’est un terrain de 40 hectares qui dépasse les normes de la FIFA qui est de 28 hectares », a ajouté le professeur Patrice Dumont.
En 2019, la CONCACAF avait menacé la fédération haïtienne de football d’accueillir ses matchs internationaux à l’extérieur du pays, en raison du fait que le stade Sylvio Cator ne remplit pas les conditions internationales.