La Banque mondiale en Haïti

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Le développement économique et social d’Haïti continue d’être entravé par l’instabilité politique, les problèmes de gouvernance et la fragilité. Avec un produit intérieur brut (PIB) par habitant de 1 149,50 $ US et un indice de développement humain de 170 sur 189 pays en 2020, Haïti reste le pays le plus pauvre de la région de l’Amérique latine et des Caraïbes et parmi les pays les plus pauvres du monde.

L’économie haïtienne est confrontée à de multiples chocs depuis le second semestre de 2018. Même avant la pandémie de COVID-19, l’économie du pays se contractait et faisait face à d’importants déséquilibres fiscaux. Après une contraction de 1,7% en 2019 généré par un contexte d’instabilité politique et de troubles sociaux, le PIB s’est contracté de 3,8% environ en 2020, la pandémie COVID-19 exacerbant l’économie déjà faible et l’instabilité politique.

Les modestes progrès enregistrés dernièrement en matière de réduction de la pauvreté ont été atténués par les récents chocs, les estimations actuelles indiquant un taux de pauvreté de près de 60% en 2020 par rapport à la dernière estimation nationale officielle de 58,5% en 2012. Environ les deux tiers des pauvres vivent dans les zones rurales. L’écart de bien-être entre les zones urbaines et rurales est largement dû aux conditions défavorables de la production agricole.

Haïti fait partie des pays les plus inégaux de la région. Le coefficient de Gini (basé sur un agrégat de revenus) était de 0,61 en 2012, les 20% les plus riches de la population détenant plus de 64% du revenu total du pays, contre moins de 2% détenus par les 20% les plus pauvres.

Haïti a fait des progrès significatifs dans la lutte contre le choléra, le pays n’a enregistré aucun cas confirmé en laboratoire depuis 2019. Malgré ces progrès, les améliorations du capital humain ont stagné et, dans certains cas, se sont détériorées depuis 2012. La mortalité infantile et maternelle reste à des niveaux élevés et la couverture des mesures de prévention (y compris la vaccination et les suppléments en vitamine A) stagne ou diminue, en particulier pour les ménages les plus pauvres.

Selon l’indice du capital humain, un enfant né aujourd’hui en Haïti ne deviendra que 45% aussi productif qu’il pourrait l’être s’il avait bénéficié d’une éducation et d’une santé complètes.

Outre les défis posés par la pandémie et l’instabilité politique, Haïti reste très vulnérable aux risques naturels, principalement les ouragans, les inondations et les tremblements de terre. Plus de 96% de la population est exposée à ces types de chocs. L’ouragan Matthew, qui a frappé le pays en 2016, a causé des pertes et des dommages estimés à 32% du PIB de 2015, tandis que le tremblement de terre de 2010, qui a tué environ 250 000 personnes, a décimé 120% du PIB du pays. Alors que le changement climatique risque d’augmenter la fréquence, l’intensité et les impacts des événements météorologiques extrêmes, le pays fait toujours face à un manque de mécanismes de préparation et d’adaptation adéquats.

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