Les travailleurs de la santé du Québec seront obligés de se faire vacciner.

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François Legault prendra les grands moyens pour s’assurer que tous les travailleurs de la santé et des services sociaux du Québec soient protégés contre la COVID-19, tant dans le réseau public que dans le secteur privé.

Le premier ministre du Québec a annoncé mardi que tous ces salariés devront avoir reçu leur première dose d’ici le 1er septembre et une seconde dose d’ici le 1er octobre, sans quoi ils ne pourront pas travailler.

Les détails seront débattus en commission parlementaire la semaine prochaine, a-t-il expliqué, avant d’ajouter que des négociations à cet effet seront menées avec les partis d’opposition.

Ce n’est pas une décision qui est facile, a admis François Legault. La question est délicate, le débat inusité.

On touche à l’intégrité physique, a-t-il expliqué. On vient dire à des gens : « Ce n’est pas volontaire; vous êtes obligés d’être vaccinés ». Et puis, on touche aussi au droit du travail, parce qu’on vient dire à des gens : « Si vous n’êtes pas vaccinés, vous ne pouvez pas travailler ».

La nouvelle a été révélée en après-midi dans le cadre d’une conférence de presse à laquelle participaient également le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, et le directeur national de santé publique, Horacio Arruda.

La nouvelle consigne s’appliquera à tous les travailleurs en contact plus de 15 minutes avec un patient, ont-ils précisé.

On ne peut pas se permettre de garder du personnel en contact avec les patients s’ils ne sont pas vaccinés. De ce côté-là, la recommandation de la santé publique est très claire.Une citation de :François Legault, premier ministre du Québec

Le gouvernement n’avait plus le choix, selon Christian Dubé : des cas ont recommencé à apparaître dans les établissements de santé, y compris dans les CHSLDCentre d’hébergement et de soins de longue durée, et ce, même si plus de 90 % des employés du réseau sont vaccinés adéquatement.

J’ai des gens dans des agences de placement avec qui ont fait affaire qui ne sont pas vaccinés, a illustré le ministre en entrevue avec Patrice Roy à ICI RDI. Alors c’est pour ça qu’il faut avoir une logique : on ne peut pas avoir une certaine façon de travailler avec des gens et une autre façon avec d’autres gens.

De même, la vaccination obligatoire pourrait également être exigée pour les proches aidants, a laissé entendre M. Dubé, mardi.

En cas de refus de la vaccination, le gouvernement recommandera d’infliger aux récalcitrants une suspension sans solde, a fait savoir le Cabinet du premier ministre après la conférence de presse. Cette proposition sera débattue en commission parlementaire.

Pour l’instant, seuls les travailleurs de la santé seront tenus d’être vaccinés.

Cela dit, la question de la vaccination obligatoire pour d’autres catégories d’employés de l’État, comme les enseignants ou les éducatrices en milieu de garde, est une question importante qui ne doit pas être prise à la légère, peut-on lire dans le communiqué de l’annonce.

Hasard ou coïncidence, a également annoncé mardi la vaccination obligatoire de tous les travailleurs de la santé de la province. Ces consignes s’ajoutent à celle décrétée la semaine dernière par Ottawa à l’égard de tous les fonctionnaires fédéraux.

À l’heure actuelle, plus de 85 % des Québécois de 12 ans et plus ont reçu leur première dose contre la COVID-19 ou ont pris rendez-vous pour la recevoir, a fait savoir M. Legault mardi.

L’annonce de la vaccination obligatoire de tous les travailleurs de la santé du Québec a été accueillie plutôt favorablement par les partis d’opposition. La porte-parole libérale Marie Montpetit a notamment souligné que le PLQParti libéral du Québec exigeait cette mesure depuis la troisième vague de COVID-19.

Le député de Québec solidaire Vincent Marissal a convenu pour sa part qu’il s’agissait d’une exigence légitime. Mais il a invité François Legault à faire preuve du même gros bon sens et à mener une consultation similaire sur l’implantation du passeport vaccinal, dont les modalités devraient être annoncées la semaine prochaine.

Quant au Parti québécois, son porte-parole en matière de santé, Joël Arseneau, s’est contenté de souligner sur Twitter que le comité d’éthique de l’INSPQInstitut national de santé publique du Québec s’était prononcé contre la vaccination obligatoire en janvier dernier.

Par ailleurs, un premier syndicat met en garde le gouvernement vis-à-vis de cette nouvelle mesure. Par voie de communiqué, la CSQCentrale des syndicats du Québec appelle le gouvernement à la prudence et l’invite à susciter l’adhésion du personnel afin d’éviter d’aggraver la situation de pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans les établissements de santé.

Enfin, le chef du PLCParti libéral du Canada et premier ministre sortant, Justin Trudeau, n’a pas fait grand cas de la décision du gouvernement québécois, lorsque questionné sur le sujet par Radio-Canada.

Je pense que c’est un rappel qu’il va falloir qu’on suive les directives de santé publique, qu’on se fasse vacciner, a-t-il simplement déclaré. Les gens doivent continuer de se faire vacciner, c’est comme ça qu’on va passer à travers cette quatrième vague.

Le premier ministre Legault a par ailleurs confirmé que le port du masque sera obligatoire à la rentrée dans les cégeps et les universités, tant en classe que dans les espaces communs, et ce, même si plus de 75 % des étudiants ont été vaccinés.

La même règle pourrait aussi s’appliquer dans les écoles primaires et secondaires. La décision sera prise dans les prochains jours. Elle pourrait toutefois varier d’une région à l’autre en fonction de la situation épidémiologique.

M. Legault a suspendu sa tournée des régions du Québec en raison de la montée préoccupante des cas de COVID-19. Il juge préférable de se concentrer sur la quatrième vague pandémique, qui a commencé à déferler sur l’Amérique du Nord et l’Europe.Début du widget.

Déjà, M. Legault avait invoqué le début d’une quatrième vague. Depuis, le nombre de nouvelles infections continue de croître. Il oscille maintenant entre 300 et 400 cas par jour, une situation que le premier ministre juge aussi inquiétante qu’inévitable.

Les prochaines semaines vont être critiques, a-t-il prévenu, invitant une nouvelle fois les Québécois à se faire vacciner et à devancer leur rendez-vous au besoin.

Dans son état des lieux publié mardi, Québec dénombrait. Comme ailleurs dans le monde, cette quatrième vague semble propulsée par le variant Delta.

Cette mutation est plus contagieuse et plus virulente, et sa montée oblige les autorités à prendre des mesures supplémentaires, a souligné le trio gouvernemental.

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