Séisme en Haïti : le bilan grimpe à 304 morts

Spread the love

Le séisme de magnitude 7,2 qui a secoué la moitié sud-ouest d’Haïti samedi matin a causé la mort d’au moins 304 personnes, des centaines de blessés et de disparus dans le sud-ouest de l’île, a annoncé la protection civile haïtienne. L’incident ravive de terribles souvenirs du grand tremblement de terre de 2010.

Nous avons enregistré 160 décès dans le Sud, 42 dans les Nippes, 100 dans la Grand Anse et deux dans le Nord-Ouest, a annoncé le directeur de la protection civile Jerry Chandler en donnant le détail du bilan par département lors d’un point de presse samedi soir.

Églises, commerces, maisons : quantité de bâtiments se sont effondrés lors de la puissante secousse qui a piégé des centaines d’habitants sous des dalles de béton.

Le tremblement de terre s’est produit vers 8 h 30 heure locale à 12 km de la ville de Saint-Louis-du-Sud, située à quelque 160 km de la capitale haïtienne, Port-au-Prince. Une alerte au tsunami a été lancée dans la foulée par l’Agence nationale océanique et atmosphérique américaine avant d’être rapidement levée.

Sans souvent beaucoup de moyens, les habitants se sont pressés pour sortir des victimes blessées dans l’effondrement des édifices, un effort salué par les services de la protection civile.

Les premières interventions, menées tant par les sauveteurs professionnels que par des membres de la population ont permis d’extraire de nombreuses personnes des décombres, ont-ils indiqué.

Plus de 1800 personnes ont été blessées lors du séisme et les rares hôpitaux existant dans les régions affectées peinent déjà à fournir les soins d’urgence.

Après le séisme, les réactions se sont multipliées partout dans le monde. De nombreux pays, dont le Canada, 

Je voyais toutes les choses tomber

La longue secousse a été ressentie dans l’ensemble du pays et des images de témoins dans la péninsule sud-ouest de l’île montrent des dégâts matériels dans les villes de Jérémie et des Cayes, la troisième ville du pays pour ce qui est de la population.

Naomi Verneus, une habitante de Port-au-Prince de 34 ans, s’est réveillée en sursaut alors que son lit tremblait.

Je me suis réveillée et je n’ai pas eu le temps de mettre mes chaussures. Nous avons vécu le tremblement de terre de 2010 et tout ce que je pouvais faire, c’était courir. Je me suis souvenue plus tard que mes deux enfants et ma mère étaient encore à l’intérieur. Un voisin est entré et leur a dit de sortir. Nous avons couru jusqu’à la rue, a-t-elle raconté.

Plus proche de l’épicentre du séisme, Christella Saint Hilaire, 21 ans, a raconté à l’AFP ce qu’elle a vécu : J’étais chez moi quand ça a commencé à trembler; j’étais près d’une vitre et je voyais toutes les choses tomber […] plusieurs maisons se sont complètement effondrées.

Sur des vidéos partagées en ligne, des riverains ont ainsi filmé des ruines de divers bâtiments en béton, dont une église où une cérémonie était apparemment en cours samedi matin dans la commune de Les Anglais, à 200 kilomètres au sud-ouest de Port-au-Prince.

Dans la région de la Petite-Rivière-de-Nippes, où se trouve l’épicentre, la plupart des bâtiments et des maisons semblent avoir été détruits. C’est difficile d’avoir des informations précises en ce moment, explique le journaliste indépendant Étienne Côté-Paluck.

Plus d’un million et demi d’Haïtiens s’étaient ensuite retrouvés sans logis, plaçant les autorités et la communauté humanitaire internationale devant le colossal défi d’une reconstruction dans un pays sans cadastre ni règles de bâtisse.

Sans parvenir à relever ce défi de reconstruction, Haïti qui est aussi frappé régulièrement par des ouragans, a en onze ans plongé dans une crise socio-politique aigüe.

%d blogueurs aiment cette page :